Le journaliste de La Presse Mario Girard, dans sa chronique Les p’tits morveux du 9 janvier dernier, est tombé dans le piège de la généralisation en pourfendant Simon Sinek et sa prise de position lors de sa prestation sur le plateau d’Inside Quest.
Selon M. Girard, Sinek, à qui il reproche d’être « à la mode » et « issu d’un environnement de techies » (so what?), esquisse un portrait grossier des milléniaux; or, je suis l’une de ces personnes à m’être « pourléché » de ses propos, comme il l’écrit si bien.
Cependant, comme j’ai eu l’occasion de suivre la pensée de Simon Sinek depuis maintenant trois ans, je suis capable de remettre ses propos dans le contexte de sa vision.
L’équilibre entre les relations humaines et la technologie
Sinek aborde dans sa vidéo l’impatience des milléniaux, ainsi que les problèmes liés aux nouvelles technologies et à la gratification instantanée — qui sont des défis légitimes, on s’entend là-dessus.
D’ailleurs, Moby, dans son clip Are You Lost In the World Like Me, l’illustre de façon tragique.
Tout se passe comme si, en tant que société du XXIe siècle, nous manquions de repères philosophiques pour être heureux et nous réaliser.
Personnellement, je crois que la solution à ce casse-tête moderne réside dans le retour aux valeurs fondamentales — et c’est là que Sinek score encore.
Quelle est votre raison d’être? Quelles sont vos valeurs profondes?
Quiconque s’interroge sérieusement là-dessus saura où consacrer son temps, sera apte à limiter sa dépendance aux technologies et se rebranchera à sa réalité physique par le développement de relations riches et durables.
Le rôle de l’entreprise dans tout ça?
Sinek mentionne que l’entreprise peut avoir un rôle majeur dans cette quête sociale : en clarifiant sa raison d’être et ses valeurs, l’entreprise « éduque » du même coup ses employés.
En combinant cela à un règlement limitant la dépendance aux technologies sociales, les individus qui la composent auront l’occasion d’échanger davantage, de s’enrichir mutuellement. Et de devenir ainsi de meilleurs humains.
Retour aux jeux de base : raison d’être et valeurs
Si les propos de Sinek vibrent autant (30 millions de visionnements de sa vidéo How Great Leaders Inspire Action), c’est qu’il s’adresse au sens de notre vie et à la raison d’être de chacune de nos actions.
Il soulève que les entreprises qui ont bien défini leur raison d’être sauront inspirer leurs employés et clients, qui deviendront plus loyaux. C’est ainsi que le message de sa vidéo doit être interprété, je crois.
Le pourcentage d’entreprises ayant comme approche de valoriser leur personnel avant de maximiser l’avoir des actionnaires reste bas, mais il tend à grimper — et ce mouvement est à mon avis irréversible. Nous en sortirons tous gagnants.
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