Vous est-il déjà arrivé d’avoir un échange stimulant qui se termine en queue de poisson parce que votre interlocuteur bute sur un mot, bloquant ainsi toute réflexion supplémentaire? Certains mots déclenchent parfois des émotions tellement fortes chez des gens qu’ils en perdent tout sens critique, submergés qu’ils sont par l’émotion.
Mon exemple facile? Le mot « profit ». Si vous désirez faire réagir les dirigeants d’un organisme à but non lucratif, dites-leur que leur organisme doit « maximiser ses profits ». Cette idée même semble contredire tout simplement leur crédo qui consiste à corriger ce que le capitalisme brutal crée comme conditions de vie pour les plus démunis.
Mais lorsqu’on s’y arrête, pourquoi cette idée semble-t-elle si effrayante. Maximiser l’efficacité d’une OBNL, n’est-ce pas ce que ses dirigeants devraient tenter de faire ?
Un OBNL est une organisme mis en place pour corriger une situation habituellement sociale. Prenons l’exemple de Tel-Jeunes, un service d’écoute sans jugement pour des enfants. Cet organisme a besoin de tous les revenus possibles pour assurer le coût de ses opérations, tout en rationalisant le plus possible ses dépenses. Ainsi, pour être en mesure d’aider le plus grand nombre de personnes possible, Tel-Jeunes devrait maximiser ses revenus en minimisant tous les coûts ne créant pas de valeur ajoutée. La marge de manœuvre qui se dégagera permettra d’embaucher d’autres agents, d’offrir des salaires concurrentiels et/ou d’investir dans d’autres services.
Pas si mal pour une expression qui faisait peur à priori!
L’expression « Plan d’affaires » crée aussi de l’anxiété chez de futurs entrepreneurs qui paniquent à l’idée de prévoir des revenus et des dépenses sur trois ans afin de convaincre une institution financière de leur fournir un prêt… Pourtant, cet exercice est plus qu’utile : il est incontournable! Accepterait-on d’aller visiter des gens sans savoir où ils habitent? Évidemment que non ! Alors pourquoi se lancer en affaires si on ne sait pas quelle route prendre? Le plan d’affaires permet d’identifier un maximum d’information afin de se rendre à destination à moindre coût, plus rapidement, et tout en maintenant sa santé mentale.
Souvent, ces mots qui nous bloquent heurtent simplement notre ego, notre « moi » profond. Voilà l’affaire!. L’ego agit en nous comme un mécanisme de protection, une armure qui tient notre personne psychique en un seul morceau; mais si on le surinvestit trop, cet ego devient un frein à notre évolution, nous empêchant d’entrer réellement en contact avec l’autre. « J’ai souffert de ma situation familiale », « j’ai connu trop de peines d’amour », « j’ai été trahi par un ami »… Toutes ces raisons peuvent contribuer à revêtir une armure de cynisme ou d’égoïsme, pour arrêter de souffrir. Par contre, avec le temps, il faut savoir s’en passer, redevenir vulnérable et accepter de changer, d’être changé par nos rapports avec les autres.
Et vous, en avez-vous des mots qui bloquent les/vos idées? Écrivez-les en commentaire, je suis curieux de les connaître!